par John Rafferty et Diane Bergeron
Le projet de loi C-81 a été adopté. Après avoir reçu la sanction royale le 21 juin, la Loi visant à faire du Canada un pays exempt d'obstacles ou la Loi canadienne sur l'accessibilité permettra d'éliminer les obstacles de manière proactive et d'offrir plus de possibilités aux personnes handicapées. Cette loi exigera que le gouvernement du Canada et les organismes sous réglementation fédérale veillent à ce que les espaces publics, les lieux de travail, les programmes d'emploi et les renseignements fournis soient accessibles à tous.
Au nom de la Fondation INCA et des centaines de Canadiens vivant avec une perte de vision qui ont fait part de leurs réflexions et de leurs points de vue au cours du processus de consultation sur le projet de loi, nous pouvons dire que sommes tous épuisés mais ravis.
Ce processus s'est avéré difficile. Ce projet de loi a entraîné un débat impressionnant, non seulement pour les personnes vivant avec une perte de vision au Canada, mais aussi pour l'ensemble de la collectivité des personnes handicapées. Ces activités de défense des droits sont les plus importantes et les plus ambitieuses des temps modernes, par rapport à la lutte menée par la communauté il y a des années afin d'inclure le terme « handicap » dans la Charte des droits et libertés.
Les personnes vivant avec une perte de vision sont souvent confrontées à de nombreux obstacles qui les empêchent de participer pleinement à la société, notamment dans le milieu bâti, dans les secteurs des transports en commun et des technologies, mais surtout en raison de l'attitude et des perceptions que les autres ont au sujet de ce que les personnes ayant une perte de vision peuvent réaliser.
Les gouvernements aussi ont créé des obstacles à leur pleine participation à la société. Toutefois, maintenant que la Loi canadienne sur l'accessibilité est entrée en vigueur, les Canadiens ayant une perte de vision ou vivant avec d'autres handicaps commenceront à mener une vie quotidienne plus inclusive et plus accessible, et nous en sommes vraiment reconnaissants.
Nous aimerions souligner l'immense travail et les initiatives de défense des droits entrepris par la communauté des personnes vivant avec une perte de vision tout au long de ce processus. De l'assermentation de Madame Carla Qualtrough, une Canadienne vivant avec une perte de vision, à titre de ministre des Sports et des Personnes handicapées, aux défenseurs des droits des personnes handicapées qui ont communiqué haut et fort avec les députés pour leur demander d'adopter la loi en temps opportun, je peux dire que la communauté des personnes vivant avec une perte de vision a fait entendre sa voix et a été entendue.
La Fondation INCA qui compte plus d'un siècle d'expérience à défendre les droits des Canadiens aveugles ou vivant avec une perte de vision, a mené un sondage auprès de personnes ayant une perte de vision pour qu'elles partagent leurs pensées, leurs perspectives et leurs critiques à l'égard de loi sur l'accessibilité. La rétroaction obtenue a permis à notre Fondation de formuler des recommandations aux députés et aux sénateurs. La communauté des personnes aveugles du Canada était présente lorsque le gouvernement fédéral et les organisations de personnes handicapées se sont consultés pour élaborer le projet de loi C-81 et ont fait part de leurs perspectives et des besoins requis pour établir une loi sur l'accessibilité et la pleine inclusion.
La lutte pour faire adopter la Loi canadienne sur l'accessibilité a permis de regrouper des membres de la communauté des personnes ayant une perte de vision, des personnes handicapées et INCA, ce qui les a amenés à tenir des débats substantiels sur tous les éléments qui fonctionnent le mieux pour notre société. Est-il possible d'en faire plus ? Tout à fait. Mais à l'heure actuelle, l'adoption de cette loi historique aura un effet positif sur des millions de Canadiens handicapés, dont 1,5 million de personnes aveugles ou ayant une perte de vision.
Célébrons cet accomplissement. Le véritable travail peut commencer maintenant.
John Rafferty est le président et chef de la direction de la Fondation INCA. Diane Bergeron est vice-présidente, Mobilisation et Affaires internationales de la Fondation INCA. Elle a reçu le diagnostic de rétinite pigmentaire alors qu'elle avait cinq ans et elle a totalement perdu la vue vers l'âge de 30 ans.