Bienvenue à ce numéro de septembre de Tous égaux. Dans ce numéro, nous prenons acte des résultats de la campagne PAAF Ré-vision d’INCA à ce jour, nous nous penchons sur l’accessibilité de l’élection générale en Ontario et nous interviewons un candidat à la dernière élection provinciale qui vit avec une perte de vision. De plus, nous nous penchons sur la question de l’accessibilité des passages pour piétons et vous demandons de vous prononcer sur la décision de Greyhound Canada de réduire ses activités au Canada. Enfin, INCA a fait l’histoire au défilé de la fierté de Toronto.
-L’équipe de défense des intérêts d’INCA
Réflexion sur la campagne PAAF Ré-vision d’INCA
La Fondation INCA Ontario a procédé au lancement de sa campagne PAAF (Programme d’appareils et accessoires fonctionnels) Ré-vision pour aider les électrices et électeurs ontariens aveugles, ayant une vision partielle ou sourds-aveugles à accéder aux plus récentes technologies en amont de la tenue de l’élection provinciale générale du 7 juin. Grâce à votre soutien, près de 900 lettres ont été envoyées aux chefs des partis et aux candidats aux postes de député provincial par l’entremise du microsite Re-Vision ADP (en anglais seulement) et nous avons eu droit à des réponses de tous les partis (en anglais seulement).
Avant l’élection, INCA avait procédé à des lancements médiatiques partout dans la province afin d’offrir aux candidats et aux consommateurs la possibilité de se prononcer sur la question. INCA a ainsi joint 3 790 760 personnes dans le cadre de 46 occasions médiatiques. Les gazouillis se sont soldés par 16 676 impressions, tandis que Facebook a permis de générer 14 088 impressions.
Dans le cadre de la campagne, INCA a publié une lettre ouverte pour appuyer le PAAF Ré-vision. Cette lettre a obtenu l’appui de plusieurs parties prenantes, dont BALANCE for Blind Adults, le Conseil canadien des aveugles ainsi que le Service ontarien de la surdicité.
INCA présentera son rapport final sur la campagne PAAF Ré-vision au gouvernement provincial cet automne.
Sondage sur l’accessibilité mené avec Élections Ontario
Dans le cadre de notre travail qui vise à rendre les élections futures plus accessibles, INCA a travaillé avec Élections Ontario pour mener un sondage sur l’accessibilité de l’élection provinciale. Merci à toutes et à tous qui ont pris le temps de nous faire part de leur expérience et de partager leurs commentaires en répondant au sondage.
Nous sommes en train de rédiger le rapport qui sera présenté à Élections Ontario. Voici quelques résultats du sondage :
• 19 pour cent des répondants ne pourraient accéder qu’à certains documents d’Élections Ontario, tandis que 18,6 pour cent ne pourraient accéder à aucun des documents.
• 63 pour cent des répondants ne savaient pas qu’ils pouvaient utiliser un téléphone intelligent ou autre dispositif pour faciliter l’exercice de leur droit de vote (pour la première fois lors de la plus récente élection).
• Seulement 47 pour cent des répondants ont indiqué qu’ils pouvaient voter indépendamment, tandis que 22,5 pour cent étaient d’avis qu’ils ne pouvaient pas voter à bulletin secret.
En vertu de l’article 29 de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, dont le Canada est signataire, les personnes handicapées ont le droit de voter indépendamment et à bulletin secret.
INCA compte travailler de concert avec Élections Ontario pour s’assurer que chaque électrice ou électeur ontarien peut exercer son droit de vote de façon accessible, indépendante et secrète. Le texte intégral du rapport sera publié dans le prochain numéro de Tous égaux.
Faire le saut en politique : Mark DeMontis
Après une carrière prospère comme diffuseur et entrepreneur social, Mark DeMontis a décidé que le moment était venu de relever un nouveau défi : se faire élire député provincial. DeMontis, 31 ans, s’est donc porté candidat pour le Parti progressiste-conservateur dans la circonscription qu’il habite, soit celle de York South–Weston à Toronto. DeMontis a réussi à décrocher 32,95 pour cent des voix (12 288 votes), mais a néanmoins fini par perdre la course par 1 168 voix au profit du candidat néo-démocrate, Faisal Hassan.
Diagnostiqué avec la neuropathie optique héréditaire de Leber (NOHL) à l’âge de 17 ans, DeMontis affirme que se porter candidat à une élection peut présenter des défis lorsqu’on vit avec une perte de vision, mais que « la principale récompense est l’espoir que vous suscitez. On s’émancipe en montrant le chemin à d’autres. »
Qu’est-ce qui vous a inspiré à vous porter candidat dans votre circonscription?
Des membres de la communauté connaissant mon potentiel de leadership m’encourageaient depuis des années à faire le saut en politique, ce qui me rendait très humble. Le Parti progressiste-conservateur se cherchait un solide candidat local pour ma circonscription et j’ai décidé que la vie était trop courte [pour ne pas tenter ma chance]. J’adore ma communauté et le moment était venu pour moi de faire le saut.
Quels ont été les avantages de vous présenter comme candidat vivant avec une perte de vision?
Un des avantages d’avoir une vision partielle est que vous êtes moins enclin à passer un jugement rapide sur quelqu’un que vous rencontrez puisque vous ne pouvez pas voir à quoi ressemble cette personne. Vous vous fiez plutôt beaucoup plus à votre capacité d’écoute. Par conséquent, votre écoute peut fonctionner à votre avantage, car tout ce que les gens veulent dans le fond, c’est qu’on écoute ce qu’ils ont à dire. Aussi, j’ai grandement bénéficié des occasions que j’ai eues d’entrer en communication avec d’autres personnes vivant avec des handicaps et de mieux comprendre les défis auxquels elles faisaient face.
À bien des égards, ma perte de vision ne faisait aucune différence puisque j’habite le quartier depuis toujours. Les membres de mon équipe de campagne utilisaient le GPS de leurs téléphones pour naviguer; pour ma part, pour avoir parcouru ces rues à vélo toute mon enfance, je connaissais le quartier par cœur. Bien entendu, j’ai vécu plusieurs moments cocasses pendant mon porte-à-porte. Une fois, j’ai mépris une longue fenêtre à l’avant d’une maison pour la porte d’entrée. J’ai donc cogné sur la fenêtre et fait sursauter tout le monde qui se trouvait dans la maison. Heureusement, ils ont pris ça en riant lorsque je leur ai dit que j’avais une déficience visuelle.
Dans quelle mesure avez-vous trouvé la campagne électorale accessible?
D’abord et avant tout, il était important pour moi de rendre mon propre bureau de campagne le plus accessible et conforme à la LAPHO possible, non seulement pour les personnes vivant avec un handicap, mais aussi pour les personnes âgées habitant ma circonscription. Peu importe le parti politique que vous représentez, le gouvernement exige encore à ce jour beaucoup de paperasse et les documents sont souvent imprimés en petits caractères. Je n’avais pas accès à la technologie dont j’avais besoin pendant la campagne, mais je vois les deux côtés de la médaille. Il demeure rare aujourd’hui qu’une personne ayant une vision partielle se porte candidate, car le système n’est pas pensé en fonction des besoins de telles personnes. J’ai rencontré des personnes faisant de la politique depuis des années, mais ces personnes n’avaient jamais rencontré une personne aveugle ou ayant une vision partielle. J’espère que ma candidature contribue à sensibiliser les gens à l’importance de rendre la prochaine campagne électorale plus accessible pour l’ensemble des candidates et candidats qui la disputeront.
Qu’avez-vous appris de l’expérience?
Le processus d’investiture du parti m’a permis de me préparer à la réalité du porte-à-porte. Il est rare que les candidats remportent leur première campagne électorale; je savais donc que la courbe d’apprentissage serait abrupte. Mener une campagne, c’est presque comme mener sa propre entreprise en ce que vous devez gérer vos ressources, votre budget et votre personnel. L’expérience m’a rappelé celle de l’université. J’étais plongé dans un nouvel environnement entouré de nouvelles personnes qui ne connaissent rien de ma situation. Je devais donc continuellement défendre mes droits et sensibiliser les autres à la réalité de ma situation.
Quels conseils avez-vous à offrir à quiconque ayant une vision partielle qui aimerait se porter candidat?
ISi vous devez faire les choses différemment, il est possible que ça vous prenne plus de temps. Étant donné que le système est inaccessible par moments, il est possible que vous ayez à demander de l’aide. Il vous est important de comprendre que votre première campagne électorale sera une courbe d’apprentissage. Alors, profitez-en pour apprendre! Vous devez vous y lancer en acceptant la défaite avant même de commencer. C’est difficile, mais assurez-vous d’en tirer plus que vous perdrez pendant votre campagne.
Suivez Marc sur Twitter @DeMontisYSW.
Pleins feux sur la question de l’accessibilité des passages pour piétons
Si vous êtes aveugle ou avez une vision partielle, traverser une intersection peut être une expérience difficile, voire parfois carrément dangereuse. Heureusement, de nouveaux dispositifs de signalisation pour la circulation sont installés à un nombre grandissant d’intersections. Malheureusement, ces nouveaux dispositifs soulèvent des inquiétudes chez les piétons vivant avec une perte de vision. Quand est-ce qu’il est sécuritaire de commencer à traverser l’intersection? Comment les passages piétonniers seront-ils délimités? Les automobilistes sauront-ils comment réagir aux nouveaux dispositifs de signalisation?
Au cours des derniers mois, INCA a été saisi de préoccupations concernant ces nouveaux dispositifs de signalisation pour la circulation. Nous voulons savoir ce que vous en pensez afin de pouvoir mettre à jour le manuel Éliminons les barrières architecturales : créer des environnements accessibles pour les personnes ayant une perte de vision d’INCA en conséquence. Cette ressource, créée en 1998, est aujourd’hui un outil très précieux pour quiconque s’intéresse à rendre les espaces intérieurs et extérieurs accessibles pour toutes les personnes vivant avec une perte de vision.
Faites-nous savoir ce que vous en pensez! Vos commentaires nous aideront à actualiser les sections Signalisation piétonnière accessible et Traverses piétonnières sans signalisation du site Éliminons les barrières architecturales. Veuillez répondre aux questions ci-dessous et faites parvenir vos réponses à Lui Greco, gestionnaire national de la défense des intérêts pour INCA – à l’adresse lui.greco@cnib.ca – d’ici le 28 septembre 2018.
- Où habitez-vous?
- Quels sont des tactiques, structures et dispositifs en matière d’intersections piétonnières ou de traversées entre intersections que votre région met en place à des intersections contrôlées ou non contrôlées?
- Quels défis en matière d’accessibilité ces tactiques, structures ou dispositifs posent-ils, s’il y a lieu?
- Pour assurer l’accessibilité et la sécurité des personnes aveugles, ayant une vision partielle ou sourdes-aveugles, quelles sont vos recommandations?
- Veuillez partager toute autre information ou histoire personnelle concernant la signalisation piétonnière accessible, les intersections piétonnières ou les traversées entre intersections.
Greyhound Canada réduit ses activités au Canada
À compter du 31 octobre 2018, Greyhound Canada cessera ses activités en Colombie-Britannique, en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba. Dans le nord de l’Ontario, le service ne sera plus offert sur la route Transcanadienne à l’ouest de Sudbury.
« C’est avec le cœur lourd que nous annonçons ces réductions de service pour la fin du mois d’octobre. Nous comprenons que ces changements sont difficiles pour nos clients. Malgré nos efforts des dernières années, le nombre de passagers a diminué de près de 41 % à l’échelle du pays depuis 2010 en raison du contexte difficile qui prévaut dans l’industrie changeante du transport. » – Stuart Kendrick, vice-président principal, Greyhound Canada.
Greyhound a laissé savoir qu’elle poursuit ses discussions avec les gouvernements provinciaux et fédéral pour leur faire valoir l’importance d’investir dans la connectivité des régions rurales.
« L’impact sur les clients en régions rurales pourrait être majeur. INCA a mène des efforts de lobbying dans chaque province et demande au ministre des Transports de chaque gouvernement provincial de veiller à ce qu’un service de rechange soit mis en place. » – John Mulka, vice-président régional, Ouest canadien pour INCA.
Nous voulons connaître votre opinion! Envoyez-nous un courriel à l’adresse advocacy@cnib.ca avec vos réponses aux questions suivantes :
- Les coupures de service annoncées par Greyhound Canada dans le nord de l’Ontario vous toucheront-elles personnellement? Si oui, comment?
- Aimeriez-vous prendre part à la défense de vos propres intérêts et de ceux d’autrui dans ce dossier?
Vos histoires illustreront les impacts réels de cette décision et, ce faisant, nous aideront à mieux défendre vos intérêts.
CNIB fait l’histoire à Fierté Toronto
L’été 2018 aura été un été historique pour INCA. En effet, pour la première fois dans les 100 ans d’histoire de l’organisme, des supporters d’INCA ont participé au défilé annuel de la fierté de Toronto, lequel célèbre non seulement la communauté LGBTTIQQ2SA, mais aussi la diversité et la variété de la vie à Toronto, et ce, dans le plus grand respect des citoyens et des visiteurs tout en créant une expérience inclusive pour tout le monde. Alors que nous célébrons un siècle de changements avec une nouvelle ambition audacieuse de changer la réalité de la cécité, nous visons l’inclusivité.
Nous savions que l’ampleur (ex. : foule, bruit, etc.) de ce défilé risquait de représenter une barrière d’accessibilité aux membres de la communauté qui sont aveugles ou ont une vision partielle et avons donc travaillé avec les organisateurs pour veiller à ce que nous puissions participer pleinement aux activités du défilé. À l’arrivée de notre groupe, l’excitation était palpable dans l’air. Notre participation a été rendue possible grâce notamment à l’aide de bénévoles dynamiques ayant servi de guides voyants.
C’était à la fois beau et inspirant de voir des participants, des employés et des supporters d’INCA marcher ensemble dans le cadre du plus important défilé de la fierté au Canada. Pendant que nous descendions la rue Yonge, nous avons distribué 10 000 bracelets arc-en-ciel sur lesquels on pouvait lire « Love is Blind » (l’amour est aveugle) en caractères à la fois imprimés et braille. Nos bracelets se sont avérés très populaires au sein de la foule. C’est avec fierté que nous nous sommes réunis en communauté pour sensibiliser le monde à la réalité que l’amour est aveugle.
Formations à venir
1. Formation sur la campagne PAAF Ré-vision pour porte-parole et ambassadeurs
Familiarisez-vous avec les plus récentes nouvelles concernant la campagne, recevez de nouvelles ressources et partagez vos idées concernant les étapes à venir.
- Jeudi 20 septembre 2018, de 17 h 30 à 18 h 30
- Mardi 25 septembre 2018, de 12 h à 13 h
2. Formation sur les médias pour porte-parole et ambassadeurs
Familiarisez-vous avec l’actuel paysage médiatique, comment combler et renforcer des messages clés de même que quoi faire et quoi éviter dans le cadre d’une entrevue aux médias.
- Mardi 30 octobre 2018, de 13 h à 14 h
Pour vous inscrire, veuillez envoyer un courriel à advocacy@cnib.ca pour indiquer la séance qui vous intéresse ainsi que votre la ville que vous habitez.