La vie d’Alessia Trulli a basculé lorsqu’elle avait 22 ans. Elle s’est réveillée un jour et ne voyait plus. Elle venait de perdre sa vision centrale. Alessia allait à l’école et faisait de la suppléance en tant qu’éducatrice de la petite enfance tout en commençant à s’adapter à sa limitation visuelle.
Après avoir éprouvé de la difficulté à traverser aux passages pour piétons, Alessia a rencontré Laura Swan – un spécialiste en orientation et mobilité de Réadaptation en déficience visuelle Ontario. Tout en pratiquant des itinéraires, les deux ont parlé de l’adaptation à la vie avec une limitation visuelle dans une petite ville. Alessia était une athlète depuis toujours, mais les gens la décourageaient désormais de faire du sport, craignant qu’elle ne se blesse. Alessia se sentait isolée sans ses moyens habituels de sortir et de socialiser.
« Laura m’a demandé si j’avais entendu parler du Lake Joe d’INCA », se souvient Alessia. « Je n’en avais jamais entendu parler, mais j’étais intriguée par un endroit qui était “à l’épreuve des aveugles”. C’était très séduisant pour moi. » 
Elle s’est inscrite à une semaine pour adultes en juillet et a été époustouflée.
« L’aménagement du site était formidable. On pouvait tourner en rond, mais on ne pouvait pas se perdre », plaisante Alessia. « La moitié de la bataille consiste simplement à demander de l’aide. Le personnel du Centre Lake Joe a été si attentif à mes sentiments que, dès le deuxième jour, j’étais beaucoup plus aventureuse. »
Alessia était intéressée par le nouveau programme de soccer pour les aveugles qu’offrait le camp. Ayant grandi au sein d’une famille italienne, elle raconte que la tradition voulait qu’on s’assoie, qu’on se taise et qu’on regarde le match de foot. Sa vision ayant baissé, elle ne pouvait plus voir le ballon, mais la conseillère de camp Jade Ondrik [link to another article] lui a expliqué les rouages du soccer pour les aveugles.
Alessia adore aussi être près de l’eau. Au départ, elle était réticente à l’idée de s’aventurer dans des eaux plus profondes, mais un spécialiste de l’eau ayant une limitation visuelle l’a inspirée.
Je me souviens avoir pensé « Je peux le faire... Quel est mon problème?” la première fois que je suis allée faire de la voile. » Elle était accompagnée de son chien-guide Bay, qui portait son propre gilet de sauvetage. Ils sont sortis juste après ça, encore et encore.
« L’expérience que j’ai vécue au cours de ma première semaine pour adultes a allumé une étincelle... que je pouvais peut-être le faire après tout. Ce fut tellement rafraîchissant de faire partie d’une communauté comme celle-ci. Toutes les difficultés que vous rencontrez au quotidien disparaissent au Lake Joe d’INCA. On se sent comme une nouvelle personne au Lake Joe. »